Titre : |
Crime, trafics et réseaux : géopolitique de l'économie parallèle |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Michel Koutouzis (1947-....), Auteur ; Pascale Perez, Auteur |
Editeur : |
Ellipses, impr. 2012 |
ISBN/ISSN : |
978-2-7298-7014-0 |
Descripteurs : |
économie souterraine / mafia / trafic de drogue
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Mots-clés : |
trafic |
Résumé : |
Lors d'un entretien avec un trafiquant en Albanie, ce dernier me fit remarquer « qu'il était issu d'une société où le commerce en soi était interdit » : « Voyez-vous, ces temps sont révolus à jamais. Ne venez pas nous dire que le commerce est permis puis nous embrouiller avec des détails de produits interdits. L'offre et la demande, voilà la seule règle. » En Arménie, un Vory z'akone septuagénaire me disait : « Je suis devenu millionnaire sous Staline, vous croyez que je vais perdre de l'argent maintenant ? » En écho, un jeune trafiquant d'armes de la banlieue parisienne m'affirmait : « C'est un produit très prometteur. Et ne croyez pas que je parle en l'air. J'ai fait une étude de marché
» Suspendus entre un discours capitaliste, une logique mercantile et une morale à la carte, ces hommes savaient avec qui ils parlaient. Mais ils estimaient que leurs contradictions n'étaient pas plus importantes que les miennes, et encore moins que celles des pouvoirs publics. Il y a encore vingt ans, le discours consistait à affirmer : « Si ce n'est pas moi qui le fait, ce sera un autre. » Ce n'est plus le cas. « Sans nous, répètent-ils à l'unisson, plus de banques, plus de commerces
Le système s'effondrerait. » Ils ne se considèrent plus à la marge d'un système, mais en son centre hypocritement honteux
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Nature du document : |
documentaire |
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Crime, trafics et réseaux : géopolitique de l'économie parallèle
de Michel Koutouzis, Pascale Perez
Ellipses, impr. 2012
Lors d'un entretien avec un trafiquant en Albanie, ce dernier me fit remarquer « qu'il était issu d'une société où le commerce en soi était interdit » : « Voyez-vous, ces temps sont révolus à jamais. Ne venez pas nous dire que le commerce est permis puis nous embrouiller avec des détails de produits interdits. L'offre et la demande, voilà la seule règle. » En Arménie, un Vory z'akone septuagénaire me disait : « Je suis devenu millionnaire sous Staline, vous croyez que je vais perdre de l'argent maintenant ? » En écho, un jeune trafiquant d'armes de la banlieue parisienne m'affirmait : « C'est un produit très prometteur. Et ne croyez pas que je parle en l'air. J'ai fait une étude de marché
» Suspendus entre un discours capitaliste, une logique mercantile et une morale à la carte, ces hommes savaient avec qui ils parlaient. Mais ils estimaient que leurs contradictions n'étaient pas plus importantes que les miennes, et encore moins que celles des pouvoirs publics. Il y a encore vingt ans, le discours consistait à affirmer : « Si ce n'est pas moi qui le fait, ce sera un autre. » Ce n'est plus le cas. « Sans nous, répètent-ils à l'unisson, plus de banques, plus de commerces
Le système s'effondrerait. » Ils ne se considèrent plus à la marge d'un système, mais en son centre hypocritement honteux
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